Spectacles vivants
le
- 2023 -
25
septembre
- 2023 -
Interview de la chorégraphe Leila Ka
Dans le cadre de la représentation de son spectacle "Bouffées" au festival des Brigittines - EXTRA
Leïla Ka est chorégraphe contemporaine, ancienne interprète de Maguy Marin et lauréate en 2022 du prix « Révélation chorégraphique » des Syndicats de la critique. Son spectacle Bouffées a remporté le premier prix du concours international Danse élargie du Théâtre de la ville de Paris. Dans ce format court, présenté pour la première fois en Belgique au Festival international des Brigittines fin août 2023, la réflexion sur le corps est centrale et menée à travers l’attention portée au costume et une recherche dramaturgique qui met en scène la réappropriation de soi et des représentations transmises par la culture collective.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?
J’ai grandi à ST-Nazaire à côté de Nantes et j’ai commencé avec la danse urbaine, avec le hip-hop. Assez vite j’ai été vers la danse contemporaine mais je n’ai pas suivi de formation, pas fait d’école ou de conservatoire. Dans mon tout petit parcours j’ai eu la chance en 2016 d’intégrer la compagnie de Maguy Marin via le projet Arts et Projet de l’Adami (les talents danse d’Adami). Tous les deux ans l’Adami fait appel à un chorégraphe qui intègre des danseurs. J’y ai été intégrée et j’ai pu faire une reprise de May B. C’est une pièce où il y a 10 danseurs au plateau, avec des personnages, c’est très théâtral. Moi j’aime beaucoup quand une danse raconte une histoire, pas juste une belle danse avec une recherche esthétique. J’ai travaillé avec Magui et j’ai adoré cette théâtralité-là justement. Ça m’a beaucoup appris, notamment la rigueur, on répète et répète.
Après Magui j’ai fait un premier petit solo qui s’appelle Pode ser et que j’ai joué à Bruxelles, ici aux Brigittines. Je n’ai jamais joué en Belgique sauf aux Brigittines, où j’ai joué trois de mes pièces. C’est drôle parce que suis arrivée ici il y a deux jours, et dans la compagnie de Pierre Pontvianne il y a une danseuse qui s’appelle Laura Frigato que je connais. Je ne l’ai pas vue depuis des années et la dernière fois c’était dans la compagnie de Maguy Marin, avec qui j’ai eu la chance de danser, ce qui me donne l’impression que la boucle est bouclée, de passer d’interprète à chorégraphe aujourd’hui.
La féminité et la représentation de la femme est une thématique centrale dans votre travail. Dans "Bouffées", qui met en scène 5 femmes, on sent qu’elles ont été maltraitées, en tout cas on
supposeune certaine fragilité, et tout à la fois une grande force chez ces femmes.
Ça se retrouve dans mon travail parce que je suis une femme, mais ça pourrait aussi être cinq hommes. On ne sait pas ce que pleurent ces femmes et les raisons de pleurer aujourd’hui, et depuis longtemps, sont multiples. Elles peuvent porter leur propre chagrin mais aussi porter le chagrin d’autres personnes. D’autant plus que la femme est depuis longtemps celle qui soigne, qui prend en charge. Parmi les qualités que l’on attribue à la féminité, le soin est l’une des principales.
Donc ces femmes peuvent pleurer leur propre histoire, ou celles d’autres femmes et même d’hommes aussi. Comme aujourd’hui en tant que femme, j’ai l’impression que l’on porte plein de choses d’avant qui ne nous appartiennent pas forcément. Des choses que l’on va reproduire, mais qu’en même temps on n’a pas envie de reproduire. D’où une espèce d’ambiguïté, de vouloir se dissocier et d’échapper à certaines choses. Ce truc très doux, de fragile, de toute l’époque romantique et que j’aime beaucoup, se retrouve dans les poses, la lumière, mais avec en même temps un regard critique sur ce que cela suppose.
Comment transformer un chagrin en douleur, passer de l’affliction à une tentative de révolte, s’échapper ?
Quel est l’importance du costume de scène ?
J’adore les costumes, qui d’emblée créent un personnage, qu’ensuite on peut déconstruire ou pas. J’aime bien le fait que la simple photo des interprètes en scène raconte quelque chose. Ensuite ce que je trouve génial dans les robes, c’est que ce sont des tissus amples, on peut donc facilement les transformer. J’aime le jeu des personnages, comme quand on est enfant et qu’on se déguise. Quand on met les robes, en fonction de la robe on a l’impression de rentrer dans le personnage tout de suite. Le costume raconte déjà quelque chose.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?
J’ai grandi à ST-Nazaire à côté de Nantes et j’ai commencé avec la danse urbaine, avec le hip-hop. Assez vite j’ai été vers la danse contemporaine mais je n’ai pas suivi de formation, pas fait d’école ou de conservatoire. Dans mon tout petit parcours j’ai eu la chance en 2016 d’intégrer la compagnie de Maguy Marin via le projet Arts et Projet de l’Adami (les talents danse d’Adami). Tous les deux ans l’Adami fait appel à un chorégraphe qui intègre des danseurs. J’y ai été intégrée et j’ai pu faire une reprise de May B. C’est une pièce où il y a 10 danseurs au plateau, avec des personnages, c’est très théâtral. Moi j’aime beaucoup quand une danse raconte une histoire, pas juste une belle danse avec une recherche esthétique. J’ai travaillé avec Magui et j’ai adoré cette théâtralité-là justement. Ça m’a beaucoup appris, notamment la rigueur, on répète et répète.
Après Magui j’ai fait un premier petit solo qui s’appelle Pode ser et que j’ai joué à Bruxelles, ici aux Brigittines. Je n’ai jamais joué en Belgique sauf aux Brigittines, où j’ai joué trois de mes pièces. C’est drôle parce que suis arrivée ici il y a deux jours, et dans la compagnie de Pierre Pontvianne il y a une danseuse qui s’appelle Laura Frigato que je connais. Je ne l’ai pas vue depuis des années et la dernière fois c’était dans la compagnie de Maguy Marin, avec qui j’ai eu la chance de danser, ce qui me donne l’impression que la boucle est bouclée, de passer d’interprète à chorégraphe aujourd’hui.
La féminité et la représentation de la femme est une thématique centrale dans votre travail. Dans "Bouffées", qui met en scène 5 femmes, on sent qu’elles ont été maltraitées, en tout cas on
supposeune certaine fragilité, et tout à la fois une grande force chez ces femmes.
Ça se retrouve dans mon travail parce que je suis une femme, mais ça pourrait aussi être cinq hommes. On ne sait pas ce que pleurent ces femmes et les raisons de pleurer aujourd’hui, et depuis longtemps, sont multiples. Elles peuvent porter leur propre chagrin mais aussi porter le chagrin d’autres personnes. D’autant plus que la femme est depuis longtemps celle qui soigne, qui prend en charge. Parmi les qualités que l’on attribue à la féminité, le soin est l’une des principales.
Donc ces femmes peuvent pleurer leur propre histoire, ou celles d’autres femmes et même d’hommes aussi. Comme aujourd’hui en tant que femme, j’ai l’impression que l’on porte plein de choses d’avant qui ne nous appartiennent pas forcément. Des choses que l’on va reproduire, mais qu’en même temps on n’a pas envie de reproduire. D’où une espèce d’ambiguïté, de vouloir se dissocier et d’échapper à certaines choses. Ce truc très doux, de fragile, de toute l’époque romantique et que j’aime beaucoup, se retrouve dans les poses, la lumière, mais avec en même temps un regard critique sur ce que cela suppose.
Comment transformer un chagrin en douleur, passer de l’affliction à une tentative de révolte, s’échapper ?
Quel est l’importance du costume de scène ?
J’adore les costumes, qui d’emblée créent un personnage, qu’ensuite on peut déconstruire ou pas. J’aime bien le fait que la simple photo des interprètes en scène raconte quelque chose. Ensuite ce que je trouve génial dans les robes, c’est que ce sont des tissus amples, on peut donc facilement les transformer. J’aime le jeu des personnages, comme quand on est enfant et qu’on se déguise. Quand on met les robes, en fonction de la robe on a l’impression de rentrer dans le personnage tout de suite. Le costume raconte déjà quelque chose.