D’où perçoit-on le monde ? Comment cela définit-il la morphologie de notre imaginaire ? Adepte de glissements de points de vue et de renversements d’échelle, Ariane Michel travaille depuis plusieurs années à produire des écarts perceptifs : en donnant à son auditoire l’opportunité de devenir un peu autre (pierre, oiseau, plante, insecte ou vague), de sauter les millénaires ou de se plonger dans une seconde, elle touche les cordes qui constituent notre façon d’être au monde.
Pour son intervention à la Fondation Thalie, l’artiste invite le spectateur dans une sorte d’atelier mental propice aux miroitements, elle tentera, à partir d’extraits, de se (et nous) mettre dans la disposition d’une rêverie flottante pour mieux sentir ce qui émane de ses productions. Fascinée par le tournant ontologique à l’œuvre dans nos sociétés occidentales, elle s’interrogera sur la place qu’elle occupe, sur les signes et les dispositifs qu’elle a manipulés jusqu’ici afin d’évaluer la position de ce qu’elle a produit: que ce soit en tant que symptômes d’une société qui change ou comme machineries participant aux renversements de l’imaginaire, il s’y passe ici quelque chose qui a certainement à voir avec une révolution de la pensée.

Née à Paris en 1973 et diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, Ariane Michel est une artiste et cinéaste française. Que ce soit par le biais d’installations, de performances ou de dispositifs plus cinématographiques, le travail d’Ariane Michel, utilisant le plus souvent la vidéo, se retrouve dans la création récurrente d’expériences sensorielles. Son travail circule dans le champ de l’art ainsi que dans celui du cinéma, du Musée d’art moderne de la ville de Paris au FIDMarseille, du MoMA (New York) au festival de Locarno. Elle est représentée par la galerie Jousse entreprise à Paris.