12
mars
- 2019 -
Rencontre avec Isabelle Alfonsi
"Minimalisme et sexe"
Une esthétique de la pureté, initiée par le Minimalisme états-unien, se retrouve aujourd’hui dans de nombreuses propositions d’art et de design contemporain, notamment à travers la présentation généralisée des œuvres au sein du cube immaculé de l’espace d’exposition.
Cette conférence vise à montrer en quoi la théorie produite autour du Minimalisme l’a un peu vite expurgé de ses références au corps, produisant ainsi une idéologie de l’art très éloignée des questions de genres et de sexualités (et dénoncée dès 1976 par Brian O'Doherty dans son fameux texte Inside the White Cube). En rappelant la longue marginalisation dans l'histoire de l'art des positions de Lynda Benglis, d'Yvonne Rainer ou de Lucy Lippard, il devient aisé de lire cette mise de côté d’un art et d'une critique liés aux affects et aux sexualités comme l’extension d’une mise au ban, dans la société, de sexualités non normalisées.
Cette conférence s’appuie notamment sur le texte de l’historienne de l’art Anna C. Chave, Minimalism and Biography, paru en 2000, et sur les réflexions d’un féminisme pro-sexe considérant la pornographie et la prostitution au titre du travail sexuel.
Née en 1979, Isabelle Alfonsi est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de University College à Londres. En 2009, elle a créé Marcelle Alix, galerie d’art contemporain située à Paris Belleville, qu'elle co-dirige avec Cécilia Becanovic. Elle élabore depuis 2014 des conférences tendant à définir les lignées d’un art queer contemporain, dont certaines sont performées en drag. Elle prépare un ouvrage sur le sujet (titre provisoire : Pour une esthétique de l’émancipation) à paraître aux éditions B42 début 2019. Elle est membre de l'AICA-Association Internationale des Critiques d'Art.
Informations sur le site de JAP