28
septembre
- 2019 -
19
janvier
- 2020 -
Exposition "Photographie, arme de classe"
Organisée à partir des collections de photographies du Centre Pompidou, cette exposition propose un nouvel éclairage sur la photographie sociale et documentaire, émergeant en Europe, particulièrement en France et en Belgique, au début des années 1930.
Le Front populaire et les icônes de la Guerre d’Espagne reÌsument encore aujourd’hui largement l’idée d’engagement pendant l’entre-deux-guerres au détriment de cette période essentielle dont le répertoire iconographique constitue un véritable laboratoire du regard social et engagé.
À travers une sélection de près de 100 œuvres et une quarantaine de documents, l’exposition s’articule autour d’axes thématiques (l’antimilitarisme, la lutte contre les colonies...) et de séries formelles, où se côtoient les plus grands noms de la photographie moderne (Willy Ronis, Eli Lotar, Nora Dumas, Henri Cartier-Bresson, Germaine Krull, Gisèle Freund, Willy Kessels, Lisette Model, etc.).
Photographie, arme de classe interroge le passage d’une iconographie pittoresque de la pauvreté, incarnée par le Paris d’Eugène Atget (1857-1927) vers une prise de conscience sociale du tableau de misère qu’offre la capitale au début des années 1930. Les pratiques spécifiques, tel le photomontage, font l’objet d’une étude particulière avec l’architecte et militante Charlotte Perriand (1903-1999) qui a su saisir à l’époque le potentiel de « déflagration » du montage photographique. Enfin, les thématiques iconographiques récurrentes de l’image de l’ouvrier à la repreÌsentation du collectif en lutte, sans oublier les stratégies de la presse illustrée de gauche (Regards, Vu, Vie ouvrieÌ€re en Belgique) permettent de compléter une image encore lacunaire de la photographie documentaire et sociale de l’entre-deux-guerres graÌ‚ce à des deécouvertes récentes.
Photographie, arme de classe, c’est ainsi que le journaliste Henri Tracol (1909-1997) ouvre son texte manifeste destiné à fédérer la section photographique de l’association des écrivains et artistes reévolutionnaires (A.E.A.R.) fondée en 1932 à Paris, dans un contexte global de montées des crispations politiques, économiques et sociales. En Belgique, c’est Henri Storck, sur la demande de Louis Aragon, qui formera sur cet exemple l’association révolutionnaire culturelle (A.R.C.).
Informations sur le site du Musée de la Photographie de Charleroi