Coincé dans un grand tube à essai, un individu se livre à une expérience dont il semble être à la fois le cobaye et l’examinateur. Il lance des mots qui jaillissent spontanément et tente de comprendre d’où ils viennent. En même temps, il court sur place comme pour activer tout son système physiologique dont de nombreux indices apparaissent sur un fond d’écran. Son cosmos intérieur se dévoile en un déluge d’images délirantes où science et imaginaire se rejoignent à travers une forte physicalité.

Peintre, sculpteur et performeur, Olivier de Sagazan est l’auteur d’une œuvre multiple, hantée par la métamorphose et les figures improbables violemment arrachées à la normalité de nos apparences.

A découvrir le 21 et le 22 août 2023 : https://www.brigittines.be/fr/saison-2022-23/il-nous-est-arrive-quelque-chose 
Ren­con­tre avec les artistes à l’is­sue de la représen­ta­tion du 21 août.

Immobiles et impassibles, trois silhouettes nous observent et commentent ce qu’elles sont censées voir. Mais leurs lèvres ne bougent pas et leurs corps lentement se mettent en relation, créant une sensation de présence très réelle, tandis que la ventriloquie nous prend à la gorge.

W̶E̶L̶COME “accueille” en effet, mais trouble également par la dissociation ou le dialogue ambigu entre la voix et le corps, entre la drôlerie du texte qui s’emballe et déjante et le retrait toujours subtil des trois interprètes. Joachim Maudet joue de ces contradictions pour amener l’émotion dans des espaces inédits, désynchronisés, comme nous le sommes parfois au fond de nous.

Le mot hasard vient de l’arabe az-zahr qui désigne le jeu de dé.

Un jeu dans lequel six protagonistes sont lancés sur la piste, comme les six faces d’un dé. D’abord déroutés, ils n’évitent pas l’accroc, la collision, l’imprévisible des rencontres. Les dés sont jetés et les combinaisons en sont infinies.

Mais le chaos crée malgré lui des logiques inattendues, des ensembles structurés, les gestes et les formes se contaminent, un principe de contagion et de contraste organise la scène, soutenu par le rythme haletant de la bande son, la dynamique des lumières et la disponibilité fougueuse des interprètes.

Pierre Rigal agence la cavalcade comme une mathématique libre de droits dont les théorèmes délivrent des permis de fantaisie, de soulèvement et d’évasion.