Des enfants cloués sur des fauteuils auxquels on suggère de devenir le vent ou un nuage, des danseurs qui guident et prolongent les mouvements saccadés, involontaires, de petits handicapés, des regards concentrés ou rêveurs, des sourires, et une fillette poussant des cris de joie quand elle est portée haut dans les airs : tous ces instants ont été captés par Éric Minh Cuong Castaing au cours de l’atelier qu’il a mené plusieurs mois durant dans un centre médico-spécialisé de Marseille, qui accueille des jeunes atteints de troubles moteur.

Le toucher, la voix, l’attention et la qualité du geste, l’adresse du regard sont, dans cet Âge d’or prenant les formes successives d’un film et d’une performance, les voies d’une chorégraphie qui s’écrit dans l’instant de la rencontre entre les corps incontrôlables des enfants et ceux, si maîtrisés, des danseurs. Primé en 2017 par les Audi Talents, L’Âge d’or s’achève sur une extase et des images animées d’êtres hybrides et colorés, telle la promesse, réalisée, d’un nouvel âge d’or, époque mythologique qui a vu Hommes et Dieux vivre en harmonie.